Marie-Thérèse Flamey est une ancienne institutrice en classe spécialisée et en famille d’accueil pour l’ADASS, aujourd’hui à la retraite. Elle a exercé passionnément ce métier pendant plus de 15 ans. Aujourd’hui, Marie-Thérèse nous livre un témoignage sur les souvenirs de ses expériences en tant que professeur des écoles.Â
Quel est votre rapport à la scolarité et l’apprentissage ?Â
Marie-Thérèse Flamey : Avec les enfants en difficulté dont je m’occupais, j’étais en plein dedans ! D’ailleurs dans le livre on évoque l’importance de la relaxation afin de bien percevoir les choses, de savoir catégoriser le profil d’apprentissage de chacun. Ce sont des choses primordiales pour espérer avoir un excellent rapport avec la scolarité et l’apprentissage.Â
Comment se passaient les travaux en classe avec vos élèves ?Â
MTF : Le premier objectif des travaux en classe était celui d’aider les élèves et de faire en sorte qu’ils s’aident entre eux. En fonction des matières, cela permettait aux élèves en difficulté de se faire aider par des élèves plus performants. Chacun a ses facilités et ses difficultés. Par exemple, un élève très bon en mathématiques pouvait être un peu moins bon en français et vice versa. Par conséquent, il existait une réelle interaction entre les élèves. Je pratiquais aussi un peu la méthode Freinet. Cette méthode consiste à justement créer à la fois beaucoup d’interactions entre les élèves, du travail et de l’apprentissage individuel. C’est une chance pédagogique que je pouvais me permettre grâce au petit effectif d’élèves que j’avais en classe, une quinzaine environ.Â
Quelles étaient généralement leurs plus grosses difficultés scolaires ?Â
MTF : À l’époque, moi je dirais surtout ce que j’appelle des élèves handicapés socialement parlant. Parce que ce sont des élèves qui hors contexte familial aurait certainement été plus performants. Je me souviens par exemple d’un élève, Eddy, qui avant de venir dans ma classe était à deux doigts de passer dans un établissement spécialisé où il n’y avait plus de place. Ils l’ont donc mis dans ma classe et c’est là que j’ai compris qu’il avait en fait 150 de QI. Alors tout naturellement, il n’avait pas la même méthode de travail que nous, il avait besoin d’utiliser des astuces très personnelles mais il y arrivait très bien. Généralement, tous mes élèves avaient leurs propres difficultés scolaires. Il faut simplement être patient et les laisser avancer à leur rythme. Il n'y en a qu’un que j’ai pu remettre dans une classe normale. Le problème étant qu’on met les élèves dans une classe spécialisée au bout de deux voire trois ans et par conséquent, ils ont déjà beaucoup trop de retard.
Que pensez-vous du livre « Ton meilleur atout, c’est toi ! » ?
MTF : J’ai trouvé le livre vraiment très très bien. Les deux premières parties étaient quelque chose qui me parlait déjà et que j’ai eu l’occasion d’étudier. La troisième partie a donc été une excellente découverte. Avec la méthode Zeneduc on apprend à se connaître pour pouvoir être plus performant, et c’est indispensable. Un enfant plus jeune ne peut pas lire et comprendre seul le livre mais pour les adolescents, il est vraiment très bien. C’est une grande aide pour travailler en autonomie.Â
Quelle est l’étape du livre qui vous a le plus impactée ?
MTF : L’étape qui m’a le plus marquée est toute la troisième partie : Ton cÅ“ur, un moteur. Cela a été une réelle découverte pour moi à la différence des deux autres parties. Je pense qu’elle a une très grande importance dans l’efficacité de l’apprentissage, peut-être même un peu plus que les deux autres parties selon moi. Il s’agit d’apprendre à mieux se connaître et à dépasser ses difficultés.Â
Pensez-vous que les enfants pourraient mieux réussir leur parcours scolaire grâce à cette méthode ? Â
MTF : Sans aucune hésitation, oui. Surtout pour les plus grands. Elle peut aussi évidemment permettre aux enfants d’avoir une idée plus précise du choix de leur orientation professionnelle bien qu’il y en a toujours qui ne savent de toutes façons pas où aller. En revanche, pour ceux qui ont une idée de ce qu’ils veulent faire, ça peut les aider à ne jamais perdre espoir, ne pas abandonner leur objectif, à  se faire confiance, à comprendre qu’aucune orientation n’est définitive et que l’on peut toujours bifurquer vers autre chose.Â