Marc D. est entrepreneur, il est analyste financier et conseiller boursier. Il est père d’une fille de presque 20 ans dont il a énormément suivi la scolarité. Aujourd’hui, Marc nous livre un témoignage sur quelques expériences éducatives et scolaires qu’il a vécues avec son enfant.

Quel rapport à la scolarité et l’apprentissage entreteniez-vous avec votre enfant ? 

Marc D. : J’ai essayé d’être toujours le plus proche possible de ma fille pendant sa scolarité. Je pense m’être pas mal impliqué dans ses études, notamment dans les années où elle a pu avoir des difficultés. C’était une enfant très sérieuse et très courageuse. Il y a eu certaines années où elle a dû traverser des moments plus difficiles pour des raisons personnelles et parfois environnementales. J’ai toujours su que c’était une fille intelligente qui n’arrivait pas forcément à trouver sa place dans le milieu scolaire actuel. C’est une enfant consciencieuse mais qui a toujours eu du mal à croire en elle. Je me souviens notamment du Bac qu’elle ne pensait jamais avoir et qu’elle a finalement eu avec mention. Elle en était très surprise alors que je n’avais personnellement aucun doute sur la qualité de son travail, sur ses capacités et sur l’obtention de son diplôme. 

Comment se passait les devoirs à la maison ? Quelles sont les difficultés scolaires que vous avez rencontrées avec votre enfant ?

MD : Il y a eu plusieurs étapes. En général, jusqu’au collège, il n’y a pas grand chose à voir, ça roule un peu tout seul. Certes, il y a des exceptions pour certains cas particuliers mais ce n’était pas le cas de ma fille. C’est en 6ème que les choses se sont plus compliquées pour elle. Sa mère et moi avons tenté de la mettre dans un établissement privé, très exigeant et avec un niveau particulièrement élevé. Elle y a vécu une année vraiment difficile et douloureuse. Par la suite, elle a changé d’établissement et les choses se sont vraiment améliorées. J’ai toujours essayé d’être le plus présent possible pour l’aider à faire face aux petites difficultés qu’elle pouvait rencontrer mais ce n’est pas toujours simple. Pour l’aider, il fallait dans un premier temps pouvoir se souvenir de ce que l’on nous apprenait et ce n’était pas toujours le cas. Certaines matières étaient plus faciles à encadrer que d’autres. Dans un second temps, il fallait aussi qu’elle sache que j’étais là pour l’aider mais pas pour faire les devoirs à sa place. Par ailleurs, il y a également une question de temps. Avec mon travail, je ne pouvais malheureusement pas toujours répondre à ses besoins. 

Selon vous, le problème pourrait-il venir de la manière dont l’école apprend à apprendre ? 

MD : Oui, ça, j’en suis persuadé. De toute façon, il y a énormément de choses à revoir dans le système de l’éducation tel qu’il est aujourd’hui et tel qu’il est en train de devenir. On est encore dans des schémas archaïques qui datent de l’époque de nos parents, de nos grands-parents… et je pense que le système de l’éducation actuel n’a pas su s’adapter à l’évolution du monde et des générations qui nous entourent. Dans un même établissement, vous pouvez avoir des profs excellents et des profs qui sont hélas à côté de la plaque, même si, évidemment, il y a quand même une forme d’homogénéité avec des établissements qui auront plus ou moins bonne réputation par rapport à ça. Je pense qu’il faudrait revaloriser énormément le statut des professeurs parce qu’ils ont des rôles extrêmement importants. Il faudrait qu’ils soient mieux rémunérés et un peu plus élitistes. Aujourd’hui, ces rôles-là sont un peu sous-estimés que ce soit en termes de rémunération, d’implication mais aussi d’acquisition. Ce serait bien qu’un professeur fasse davantage ses preuves, beaucoup plus que ce qu’on demande aujourd’hui dans le système dans lequel nous sommes.

Que pensez-vous du livre « Ton meilleur atout, c’est toi ! » ?

MD : Je trouve que ce livre est extrêmement précurseur parce qu’il va vraiment aborder les choses différemment, notamment dans le rapport de l’enfant avec lui-même. Ce sont des choses qu’on ne nous apprend pas du tout dans le système français. Je pense qu’il y a certains pays nordiques qui commencent un petit peu à aller vers ces méthodes-là mais effectivement la prise de conscience de qui on est vraiment, de réussir à justement prendre confiance en soi et à s’apprécier soi-même ne sont pas encore abordés. Ce livre, en revanche, parcourt l’ensemble de ces points-là.

Quelle est l’étape du livre qui vous a le plus impacté ?

MD : Je ne sais pas s’il y a une étape qui m’a le plus impacté, je pense que l’ensemble est intéressant à parcourir. Il y a de nombreuses méthodes qui permettent à l’enfant de réfléchir sur lui-même, de lui faire prendre conscience de qui il est, puis surtout à l’aider un petit peu à sortir des carcans dans lesquels on le plonge un peu trop souvent. En effet, le format des études tel qu’il est aujourd’hui ne correspond pas forcément à tous les types de jeunes. Je crois que ce qui m’a plu c’est d’essayer de justement mettre en avant cette partie-là, parce que les jeunes d’aujourd’hui sont le monde de demain. On a donc besoin de ce genre de livre puisqu’ils sont à la fois préparateurs et réparateurs d’avenir.

Pensez-vous que votre enfant aurait mieux réussi son parcours scolaire grâce à cette méthode ? 

MD : Je pense que si ma fille avait lu ce livre il y a quelques années, ça aurait pu sans doute l’aider à prendre un petit peu plus confiance en elle et à gérer un petit peu mieux les angoisses qu’elle avait justement de se positionner à la fois dans le monde de l’éducation, dans le monde en général et par rapport à elle-même. C’est pour ça que la partie qui par exemple parle de prendre connaissance de son corps, des rapports qu’on peut avoir avec le bien-être aurait vraiment pu aider quelqu’un comme ma fille. Et je pense que si ça peut aider des gens comme ma fille, ça peut aider pas mal de jeunes qui effectivement ont peut-être plus de mal à s’appréhender, à se comprendre, à réussir à justement trouver leur place à l’intérieur d’un système qui les étouffe un peu malgré eux. 

Est-ce qu’elle aurait permis à votre enfant d’avoir une idée plus précise du choix de son orientation, son parcours professionnel ? 

MD : Je pense que c’est une question difficile. Quoi qu’il en soit, que ce soit à travers cette méthode ou pas, avoir des doutes et ne pas savoir ce que l’on veut faire plus tard, c’est normal. Je ne pense pas que la méthode Zeneduc puisse totalement répondre à cette question mais elle peut aider à penser différemment pour justement casser les codes et que l’enfant ne se dise pas forcément qu’il ne peut pas faire ce qu’il veut sous prétexte qu’il se fasse montrer du doigt ou que la voie qu’il souhaite choisir n’est pas assez élitiste… Elle peut aider à libérer la culpabilité que peuvent ressentir certains jeunes. Après, je pense que le fait de vraiment savoir ce qu’on a envie de faire, de trouver la bonne orientation, c’est quelque chose qui se fait entre la découverte de soi et du monde dans lequel on vit.