Je ne reconnais plus les comportements de mon enfant

Tout le monde change. Nous sommes en mouvement et ce changement est fonda-mental c'est-à-dire qu'il fonde le mental. Paul Dennison disait d'ailleurs dans son approche kinesthésique de l'apprentissage "apprendre à bouger, bouger pour apprendre." Cela permet de créer des ponts cognitifs donc le changement en soi est une bonne chose.

En revanche, certains changements alertent.

Votre enfant ne sourit plus ? Votre petite fille ne veut subitement plus mettre de robes ? Votre enfant n'a plus d'expressions ? Le silence, l'effacement ou au contraire, les cris, les pleurs sont autant de signaux d'alerte qu'il convient de décrypter. 

Dans tous les cas, dès qu'il y a une manifestation physique flagrante, il faut s'interroger car cela signifie qu'il y a une déflagration dans la vie de l'enfant qu'il ne peut plus gérer.

Si le parent ne tient pas compte de ce changement, la situation risque de se dégrader très vite.

On va créer un dialogue mais pour cela il ne faut pas y aller en frontal. Il faut biaiser. Pour un petit enfant, à partir de 4 ans, le meilleur moyen est le dessin. On dessine sur la page de droite un petit garçon ou une petite fille en fonction du sexe de l'enfant pour qu'il puisse s'identifier et que le transfert puisse opérer. Sur la page de gauche, on dessine une grosse bulle vide et on lui dit simplement "on te dit bonjour, que veux-tu dire dans la bulle ?" 

L'objectif est de libérer la parole de l'enfant par le questionnement. Quand il nous parle, il nous fournit toute une série d'indices qui nous mettent sur la piste.

Beaucoup de choses vont émerger naturellement. En racontant une histoire, l'enfant va raconter sa propre histoire.

Une enfant qui devient soudainement invisible ou, au contraire, que l'on voit trop. Dans tous les cas, un comportement qui change et qui est visible. C'est un drapeau, un message d'alerte que l'enfant envoie.

Il faut savoir interpréter les mots très simples des enfants mais aussi leurs silences. Même les silences sont parlants.

Face à une révélation de harcèlement, de viol, ... il faut directement mobiliser l'école, la police quand nécessaire, etc.

Ne pas hésiter à changer l'enfant d'établissement si la réaction n'est pas à la hauteur. Il y a des enjeux fondamentaux. Si l'établissement scolaire ne prend pas les bonnes mesures pour protéger votre enfant, vous devez prendre des mesures drastiques. N'hésitez pas à le changer d'établissement.

A cet âge, ils camouflent à deux niveaux :

• Ils ont peur de leur agresseur
• Ils ont peur de ne pas être crus s'ils parlent.

Entre les menaces de la délation et celles d'être trahi(e) par des personnes qui ne vont pas le croire, ils vont souvent choisir le silence.

Pour recréer un climat de confiance, il faut déjà être au courant de la vie de votre enfant, de ses habitudes pour pouvoir déceler les changements éventuels. Sans être intrusif, n'hésitez pas à traquer les signes avant-coureurs.

Si les indices convergent vers un danger qu'il court, proposez lui un temps à deux pour créer un lien nouveau qui va induire un dialogue très intime. N'hésitez pas à introduire des phrases simples qu'il a besoin d'entendre pour libérer sa parole et pour se sentir en confiance "Quoiqu'il arrive, je serai toujours de ton côté."

L'objectif est de provoquer un tilt de son côté "Mon parent est prêt à entendre."

Normalement, on attend qu'il soit prêt à parler sans le forcer.

En revanche, il y a évidemment du bon sens dans l'approche à avoir avec son enfant. Quand il y a urgence, on lâche tout et on intervient immédiatement, quitte à partir loin avec lui pendant quelques jours pour l'éloigner du danger et prendre le temps de le laisser s'ouvrir à vous.

Dans ce cas, n'hésitez pas à vous faire accompagner.

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