Plan du cours
Objectifs
Votre enfant ment pour tout et pour rien ? Cette formation permet de :
- Comprendre pourquoi il ment
- Savoir comment réagir quand vous découvrez qu'il vous a menti
- Analyser un mensonge ponctuel comme stratégie de défense et un recours chronique au mensonge
- Percevoir quand le mensonge devient une fuite de la réalité
Plan du cours
Le mensonge : une stratégie de défense
Le mensonge n'est pas un mensonge. Dans le mensonge, on entend "songe". C'est de l'ordre de l'irréalité. C'est une erreur.
Qu'est-ce que l'erreur ? Dans erreur, on entend errer. On est dans l'à peu près. On n'est pas sur le chemin droit. Cette errance est une stratégie volontaire.
Quand un enfant ment, il faut commencer par le rassurer parce que s'il a choisi de mentir, c'est qu'il ne peut pas assumer ses actes car il est conscient que ce n'est pas ce qui est attendu de la part de son entourage. Donc il va louvoyer, errer face à une réalité qu'on lui impose mais qui n'est pas ce qu'il renvoie. C'est un stratagème de survie car il sait qu'au fond, il va être condamné. Il veut éviter la honte, la punition ou les conséquences de ses actes car il n'a pas été à la hauteur de les honorer.
Il ne faut pas que cela devienne chronique.
Mon enfant m'a menti : comment réagir ?
Il y a des enfants qui ne mentent jamais et d'autres qui mentent toujours.
Quand un enfant ne ment jamais, cela signifie que le climat de confiance a été créé dès le départ, dans la toute petite enfance. On a le droit de se tromper et d'assumer ses erreurs. Tout va dépendre de la souplesse d'accueil des parents face à l'erreur. Quand on a des parents hyper exigeants et dont le rapport à l'erreur fabrique chez l'enfant une crainte, une appréhension, l'enfant va commencer à mentir pour faire bonne figure. On voit bien qu'onne ment pas d'emblée. C'est une technique de survie qui va permettre de se confronter aux yeux qui nous regardent.
Quand le mensonge devient chronique ...
Lorsque je constate que ce mensonge est chronique, il y a une vigilance à avoir pour ne pas être dupe et se rendre ainsi complice du mensonge.
Cette stratégie exonère l'enfant de faire des efforts. S'ils arrivent à s'en sortir en mentant, petit à petit, leur niveau d'exigence va baisser. Ils sauront qu'ils peuvent compenser avec le mensonge.
La réaction du parent, c'est de tout reprendre à zéro quelque soit l'âge de l'enfant. Le prendre par la main, le regarder dans les yeux et lui dire qu'il n'a pas besoin d'utiliser cette stratégie. Le mensonge c'est déjà une accusation. Ca fabrique de la honte et de la résistance et nous, on est là pour ouvrir le dialogue avec son enfant. Il faut lui dire que nous aussi, enfant, on a utilisé cette technique pour se dérober parce que c'est difficile d'asumer qu'on a tort. Lui dire que l'on admet qu'il commette des erreurs et qu'ensemble, vous allez les comprendre.
Si c'est un acte grave, évidemment il va y avoir des conséquences mais il faut apprendre à son enfant d'emblée à assumer, à parler, à faire confiance à celui qui l'écoute, c'est tout un travail car la confiance, ça se mérite.
Comment l'aider à comprendre ses erreurs et à les réparer ?
Le patron du mensonge se dessine petit à petit. Si l'enfant prend l'habitude de mentir, cela devient difficile d'en sortir.
Quand on prend son enfant sur le fait, il faut le faire parler et essayer de rejouer la scène avec lui "Raconte-moi ce qui s'est passé ?"
A un moment , l'enfant va éprouver de la honte. Il ressent un décalage entre ce qu'il a fait et ce qu'il aurait dû faire et il va très vite se décomposer. On peut déjà le féliciter de ressentir cette honte car le jour où il n'a même plus honte de ses actes qui sont pourtant répréhensibles, cela devient beaucoup plus grave. On n'est plus dans l'erreur, on est sur la faute préméditée. C'est beaucoup plus difficicle à récupérer.
Au moment où il commence à éprouver cette honte, on va explorer avec lui d'autres pistes, voir s'il n'y avait pas d'autre chose à mettre en place pour ne pas avoir à mentir.
Prenons l'exemple d'un enfant qui a eu zéro et qui met un "un" devant sa note, vous pouvez lui dire : "Tu m'as menti sur ta note. Tu avais zéro et tu as rajouté un "un" devant. Tu n'as pas compris que les notes, ça m'est égal. Pour moi c'est ton bonheur qui compte. Et quand tu as mis ce "un", c'est un risque terrible que tu as pris. Je n'ai pas envie que tyu déploies des efforts inutiles pour me montrer que tu es un bon élève. Tu n'as rien à me montrer. Moi, je t'aime. Maintenant pour devenir un bon élève, il va falloir que tu fasses des efforts et que le "un" que tu as mis devant le "zéro", ce soit toi. Pour cela, il faut comprendre pourquoi tu as eu "zéro" comme cela après, tu n'auras plus de "zéro"."
Il faut créer un partenariat, une complicité, même à l'intérieur du mensonge parce que sinon, très vite, cela devient chronique.
Mon enfant se ment à lui-même : que faire ?
L'enfant se réfugie dans un monde qui n'est pas le sien. Il va décrocher de la réalité. Là, l'enfant est débranché de ses émotions, de ses sentiments et ce voyage dans l'imaginaire est une conduite d'évitement. Il faut le rassurer, lui demander si on lui fait peur, s'il a peur de la punition. De quoi a-t-il peur au point de mentir ?
S'il extrapole totalement, on est dans une attitude presque mythomane à inventer une histoire qui n'est pas vraie. Là, c'est beaucoup plus grave. Il essaie d'attirer l'attention de son parent. C'est une sorte de vampirisme c'est-à-dire qu'il met en scène quelque choseoù il se positionne en victime. Le parent accourt. Il s'implique dans cette mise en scène et du coup l'enfant a réellement réussi à attirer son attention.
C'est un drapeau qui dit "STP, occupe-toi de moi." Il sait très bien que son parent va chercher et découvrir la vérité mais pendant cette période-là, il a réussi à capter son attention.
Dans le mot attention, il y a "tension" c'est-à-dire qu'il veut qu'un courant passe entre eux.
Comment amorcer le dialogue ?
Il ne faut pas paniquer même quand l'histoire va très loin. D'emblée, il faut qu'il sente qu'on le croit, qu'il voie de l'empathie sur notre visage. Il a besoin d'attirer notre attention, c'est un appel.
L'ide est de dire que l'on va, ensemble, main dans la main, reconstituer les faits. S'il se sent démasquer, son émotion va ressortir à ce moment. Il va y avoir une résistance.Il va empêcher d'aller plus loin. Mais il faut continuer l'investigation. Il ne faut pas lâcher l'affaire, le but étant de tirer un principe pour que cela n'arrive plusjamais, qu'il se rende compte que cette stratégie ne lui servira pas dans la vie.
Comment tirer un principe ?
Comment passer d'une expérience concrète à un principe abstrait ? Pour cela, il faut analyser les différentes expériences vécues et trouver un dénominateur commun entre elles. Cela permet de passer du concret à l'abstrait en décontextualisant cette expérience. "Si à chaque fois que je mens, je me sens terriblement mal, alors je décide de ne plus mentir pour m'éviter cette honte."
Aindi, quand son enfant ment, on peut lui demander comment il se sent quand il ment. Généralement, il s'effondre. On a touché son sentiment de honte. Mais cela doit rester entre vous, comme un secret.
Ce n'est pas la morale qui doit dicter son comportement, c'est lui-même, c'est sa propre expérience de la honte et du mal qu'elle lui fait ressentir. Vous pouvez lui dire que vous ne voulez pas qu'il ressente cette humiliation parce que c'est une blessure. A ce moment-là, il n'y a plus de revendication et la punition n'est même plus nécessaire.
N'hésitez pas à vous mettre au niveau de votre enfant pour l'aider à cheminer parce que nous, adultes, avons déjà tiré nos principes. On ne peut pas demander à notre enfant d'être au même stade de maturité, il faut l'aider à y accéder. Laissons à nos enfants la chance de grandir. Laissons-leur cet espace d'errance où ils peuvent s'améliorer mais à condition de ne pas leur imposer une hauteur qui les dépasse.
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